Amnesty International a récemment clôturé sa campagne annuelle « Les 10 jours pour signer » qui se déroulait du 30 novembre au 11 décembre. Pour cette édition de 2023, le groupe 301 s’est mobilisé en faveur de dix personnes ou groupes confrontés à des dangers imminents ou à des violations de leurs droits fondamentaux. Le samedi 9 décembre 2023, la micro-organisation s’est réunie dans les bibliothèques de Vigneux Sur Seine et de Chilly Mazarin pour collecter un maximum de signatures auprès du grand public. Cet article explore la participation active du groupe dans cette initiative cruciale, illustrant comment ces défenseurs des droits humains ont inspiré des actes de solidarité au niveau local.
L’origine de la mobilisation
Chaque année depuis 2001, Amnesty International orchestre une mobilisation mondiale sans précédent appelée « Les 10 jours pour signer » pour défendre les droits de dix personnes ou groupes de personnes victimes d’injustice.
« C’est à Varsovie, en Pologne, que tout a commencé »
Amnesty International
L’esprit des « 10 Jours pour signer » a pris naissance à Varsovie, en Pologne. Des militant.e.s, indigné.e.s par les violations des droits humains, ont écrit 2 326 lettres en 24 heures pour défendre des individus en danger et les ont envoyées aux autorités responsables de ces injustices. L’événement est repris mondialement. L’esprit des « 10 Jours pour signer » est né. Amnesty Nord Essonne, actif depuis les années 1980, a embrassé cette initiative dès ses débuts.
« Nous nous mobilisons pour les 10 jours pour signer depuis un tas d’années maintenant »
Marie Rose, trésorière du groupe depuis ses débuts.
Conviction, détermination et persévérance animent ces huit femmes et un homme qui composent le groupe et qui aspirent à un monde plus juste. Amnesty France rappelle d’ailleurs qu’ « en 2021, plus de 4,7 millions d’actions ont été menées pour défendre les dix situations des « 10 jours pour signer ». Notre nombre est une force ! ».
Une action urgente
Les bénévoles et militant.e.s d’Amnesty Nord Essonne se sont mobilisé.e.s le samedi 9 décembre, point culminant de la campagne. Les bibliothèques de Vigneux sur Seine et Chilly Mazarin ont été le théâtre de cette mobilisation. Selon un communiqué d’Estelle Teurquetil, coordinatrice des actions militantes chez Amnesty, l’objectif de la campagne 2023 était la signature massive de pétitions. Le groupe 301 a répondu présent en déployant ses membres dans ces deux lieux culturels stratégiques.
Dix situations pour les 10 jours pour signer
Les pétitions en ligne ont été présentées au public, mettant en lumière dix situations critiques à travers le monde. Du défenseur des droits Thulani Rudolph Maseko en Eswatini à la fondatrice d’Abortion Dream Team en Pologne, Justyna Wydrzyńska, ces personnes font face à des menaces sérieuses. Les membres du groupe 301 ont joué un rôle essentiel en sensibilisant le public et en recueillant des signatures pour ces causes cruciales.
- Thulani Rudolph Maseko – Eswatini, Afrique
Avocat engagé, Thulani Rudolph Maseko a été assassiné le 21 janvier en raison de son engagement pour les droits humains et ses efforts en faveur de réformes démocratiques en Eswatini.
2. Thapelo Mohapi et Abahlali Mjondolo – Afrique du Sud
Les membres du mouvement Abahlali Mjondolo, en Afrique du Sud, subissent des dégradations, du harcèlement, de la violence et même des meurtres en raison de leur lutte acharnée pour les droits fondamentaux de leur communauté.
3. Wadhuam Pabai Pabai et Wadhuam Paul Kabai – Australie
Ces deux Australiens, chefs des Premières nations, risquent de tout perdre en raison du dérèglement climatique. Ils sont impliqués dans une bataille judiciaire cruciale pour la préservation de l’environnement en Australie.
4. Ana Maria Santos Cruz – Brésil
Harcelée pour son combat en faveur de son fils noir assassiné par la police en 2018, Ana Maria Santos Cruz continue de lutter contre l’impunité des agents impliqués.
5. Nation autochtone wet’suwet’en – Canada
Les membres de cette nation autochtone au Canada font face à des persécutions et des arrestations pour avoir défendu leur territoire contre la construction d’un gazoduc sur leurs terres ancestrales.
6. Rita Karasartova – Kirghizistan
Risquant quinze ans de prison pour avoir manifesté pacifiquement en octobre 2022, Rita Karasartova symbolise la répression croissante des voix dissidentes au Kirghizistan.
7. Maung Sawyeddollah – Réfugié Rohingya
Ce jeune militant réfugié Rohingya de 22 ans s’attaque à Facebook pour son rôle dans les atrocités commises au Myanmar.
8. Chaima Issa – Tunisie
Figure du Front de salut national en Tunisie, Chaima Issa est persécutée pour son engagement politique, arrêtée le 22 février 2023 pour un « complot » présumé.
9. Justyna Wydrzyńska – Pologne
Fondatrice d’Abortion Dream Team en Pologne, Justyna Wydrzyńska est poursuivie pour son combat en faveur du droit à l’avortement.
10. Ahmed Mansoor – Émirats arabes unis
Condamné depuis 2017 à dix ans de prison pour avoir défendu les droits humains, Ahmed Mansoor représente la répression persistante dans les Émirats arabes unis.
Victoires et espoirs
En réponse à l’apparente impuissance face à ces tragédies, le groupe 301 rappelle quelques-unes des récentes victoires d’Amnesty France et International. Des libérations de militants comme Ibrahim ezz el Din et des acquittements de Cecillia Chimbiri et Joanah Mamombe offrent des éclairages d’espoir dans le combat pour la justice.
« C’est pour toutes ces victoires que nous nous battons, pour Ibrahim ezz el Din qui a été libéré, pour les militantes zimbabwéennes Cecillia Chimbiri et Joanah Mamombe qui ont été acquittées par la Cour suprême le 4 juillet 2023, pour Yasaman Aryani libérée en février et mars 2023, ou encore Mohamed El-Baqer, un avocat égyptien, libéré en juillet 2023 après près de 4 ans de détention dans une prison à sécurité maximale »
Amnesty France
Encore des pétitions !
La mobilisation ne s’arrête pas là. Pour clore en beauté cette campagne des « 10 jours pour signer », le groupe 301 se réunit le mercredi 13 décembre à Chilly Mazarin. L’objectif est clair : recueillir un nombre significatif de signatures pour soutenir ces dix causes, prouvant ainsi que chaque acte individuel compte dans la lutte pour les droits humains. En effet, signer une pétition ou écrire une lettre reste le moyen le plus direct et efficace pour interpeller les autorités et défendre ces individus en danger.
La justice mondiale est un effort collectif, et chacun peut contribuer à bâtir un avenir plus juste et équitable.